vendredi 23 juillet 2010

Répression sanglante au Panama

Des travailleurs en grève sont actuellement victimes d’une répression brutale de la part du pouvoir en place au Panama. Depuis jeudi dernier, on déplore au moins deux morts, dont Antonio Smith, un représentant du SITRAPBI, syndicat affilié à Convergencia Sindical, partenaire de la MWB-FGTB au Panama. On compte également des centaines de blessés (dont une vingtaine dans un état grave), des dizaines d’arrestations. Des manifestations ont lieu dans le pays et une grève générale a été décrétée ce mardi 13 juillet.

D’après nos camarades de Convergencia Sindical, les communications internet et téléphoniques de leur siège dans la capitale sont coupées depuis lundi 12. Selon eux également, la concentration de militants prévue lundi vers 16h dans un parc au centre de Panama-City a été suspendue vu le nombre d’arrestations prévisibles et des mandats d’arrêt lancés contre des nombreux dirigeants syndicaux. L’arrêt de travail de ce mardi semble assez suivi dans le secteur de la construction et chez les enseignants. Des entreprises prévoient de faire des arrêts de travail sur le temps de midi, mais la peur des arrestations est grande chez les travailleurs.

Antonio Smith :
Que se passe-t-il au Panama ?

Un nouveau gouvernement est entré en fonctions au Panama le 1er juillet 2009. Depuis lors, la situation des droits de l’homme, maintes fois dénoncées par les syndicats, des ONG, l’église et des associations de défense de l’environnement et des droits de l’homme, s’est fortement détériorée.
Cela fait des mois que les syndicalistes panaméens font l’objet d’une répression permanente : licenciements, harcèlement, menaces et agressions en tous genres. Mais depuis le 16 juin dernier, cette persécution des travailleurs et militants syndicaux par le pouvoir en place s’est encore aggravée.
La situation a encore empiré la semaine dernière, avec l’envoi de soldats dans la région de Changuinola (Province de Bocas del Toro), au Nord du pays, pour réprimer les milliers de travailleurs grévistes des plantations de bananes.
Ces travailleurs sont en grève illimitée depuis dimanche dernier pour obtenir la dérogation de la Loi 30. Promulguée par le gouvernement le 16 juin, cette loi, dite loi «Carcelazo» ou loi «Chorizo», démantèle des droits syndicaux fondamentaux comme le droit de grève et la liberté syndicale. En outre, elle permet aux forces de police de tirer à vue, et même de tuer, sans risquer ni détention préventive, ni suspension provisoire des fonctions du ou des policier(s) concerné(s), en attendant leur jugement par un tribunal compétent et leur éventuelle condamnation.
D’autres actions de grève ont lieu également depuis quelques jours sur les chantiers de construction et d’élargissement du canal de Panama. Comme les travailleurs des plantations, les grévistes exigent la dérogation de la Loi 30.

A ce jour le bilan est très lourd.

Dans la région de Changuinola : On enregistre déjà plusieurs tués (parmi eux des enfants en bas âge, asphyxiés par les gaz lacrymogènes des policiers), des centaines de blessés, dont plusieurs dizaines très grièvement, des arrestations de travailleurs et dirigeants syndicaux, par centaines.
Parmi les blessés, ils sont plusieurs dizaines à avoir perdu la vue à cause de tirs des policiers, avec des cartouches remplies de billes à plomb. Des nombreux blessés ne sont pas comptabilisés par les medias et autorités cars ils ne se rendent pas dans les hôpitaux pour éviter d’être arrêtés par la police.
Dans la capitale du pays, Panama-city : Réunis samedi dernier dans un hôtel de la capitale pour évaluer la situation du pays, 300 dirigeants représentant une centaine d’organisations membres d’organisations des droits de l’homme, d’ONG, des syndicats, des mouvements d’étudiants, d’académiciens,… ont étés encerclés pendant de longues heures par la police et plusieurs dizaines ont été emmenés aux postes de police. Depuis lors, leurs familles sont sans nouvelles de plusieurs d’entre eux et ils craignent pour leur vie, leur sécurité et leu intégrité physique.


Source Orginale : http://www.metallos.be/actualite/12/07/2010/grave-repression-au-panama

lundi 5 juillet 2010

Soirée de Alternative libertaire Marseille

Alternative libertaire Marseille organise sa soirée annuelle le Samedi 10 Juillet  à Milles Babords (61 rue Consolat 13001 Marseille).

Venez discuter avec nous des luttes actuelles et des perspectives révolutionnaire autour d'un verre à partir de 18h00.

Les profits récoltés iront à la FAG subissant actuellement une forte répression de la part de l'État brésilien (pour plus de détail allez voir notre billet sur le sujet ou encore directement le site de la FAG qui est présent sur notre page lien internationaux.

Venez nombreux et nombreuses !!!

jeudi 1 juillet 2010

G20 de Toronto : Face à la Répression

Libérez nos camarades - La solidarité n'est pas un crime



Nous relayons ici le communiqué de nos camarades et de l'organisation  québécoise sœur d'AL: l'Union Communiste Libertaire (UCL) actuellement présent au contre G20 de Toronto.


L'UCL appelle à la solidarité dans la foulée des mobilisations contre le Sommet du G20 à Toronto et de  l'intense répression politique qui l'a accompagné. Nous sommes une trentaine à être aller à Toronto pour manifester avec la Convergence des luttes anticapitalistes, la CLAC-2010, et nos camarades de l'organisation anarchiste Common cause. Ce que nous avons vu et vécu nous révolte au plus haut point et c'est pourquoi nous prendrons de nouveau la rue jeudi le 1er juillet pour dénoncer la répression et revendiquer la libération de toutes les personnes arrêtées.

Contre le G20

Il est peut-être utile de rappeler quelques faits de base. Le G20 est une institution illégitime qui jouit d'un pouvoir d'influence démesuré dans la sphère internationale. De plus en plus, l'organisation est appelée à intervenir dans l'économie mondiale. Il s'agit clairement d'un organe de gouvernance globale au service des intérêts capitalistes. Les politiques et orientations discutées dans ses rencontres ont des impacts majeurs sur la vie des peuples de la terre. Par exemple, l'orientation en faveur de l'austérité budgétaire entérinée la fin de semaine dernière signifie concrètement qu'après avoir injecté massivement des fonds publics pour stabiliser l'économie capitaliste en crise, on refile la facture aux classes populaires. Les raisons de manifester contre le G20 ne manquent pas, c'est un concentré de tout ce qui ne va pas avec le système actuel.

Résistance

Malgré un climat de terreur et une campagne médiatique sans précédent pour décourager les gens de manifester contre le G20, la mobilisation fut au rendez-vous. Au point culminant des manifestations, samedi, environ 20 000 personnes ont pris la rue dans une grande marche unitaire. Une fraction anticapitaliste et anticoloniale, comptant des milliers de personnes, était présente dans la marche. Mobilisée sous le signe de la diversité des tactiques, la convergence «Get off the fence» a réussi à déjouer la police et a permis toutes sortes d'actions directes, dont les actions du black bloc qui ont fait le tour des médias. Le message était clair : votre opération de sécurité à un milliard ne nous empêchera pas de manifester et de nous attaquer aux symboles du capitalisme. Dans l'ensemble, la manifestation a été un succès. Le centre des affaires de Toronto a été complètement bloqué et les gens ont pu manifester malgré la police.

Répression


La répression policière a commencé bien avant les manifestations. D'une part, l'espace public de Toronto a été complètement militarisé et la présence policière était étouffante. D'autre part, les services de sécurité harcelaient depuis des mois les activistes, avaient infiltré certains groupes et ont procédé à des arrestations préventives de personnes clefs dans des raids brutaux dans la nuit de vendredi à samedi.
La situation déjà difficile, avec son lot de contrôles d'identité, de fouilles et de brimades diverses, s'est intensifiée en fin de journée samedi. Prenant officiellement prétexte du chaos au centre-ville et des actions du black bloc, la police a décidé de se défouler sur l'ensemble des personnes à portée de main. Soudainement, il n'y avait plus de zone de manifestation autorisée. Il suffisait d'être jeune et d'avoir vaguement l'air d'un manifestant pour se faire arrêter (des journalistes et beaucoup de passant-e-s y ont goûté). Nous n'étions plus à l'abri nulle part : il y a eu des raids dans de nombreux appartements privés, des dortoirs ont été envahis, des voitures et des autobus ont été immobilisés et leurs occupants arrêtés, etc. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter les gens et casser le mouvement. En deux jours et deux nuits, plus de 900 personnes ont été arrêtées, souvent très brutalement, ce qui en fait la plus grande vague d'arrestations de l'histoire contemporaine du Canada. Après avoir été humiliés et détenus pendant des heures dans de véritables cages, souvent sans pouvoir communiquer avec l'extérieur, l'immense majorité des personnes arrêtées (+ de 700) ont été relâchées sans accusations, ce qui est un témoignage éloquent de l'arbitraire policier.

Solidarité

L'UCL veut saluer le courage de toutes les personnes, radicales ou non, qui ont osé défier le climat de terreur installé par l'État et qui ont pris part aux manifestations contre le Sommet du G20 à Toronto. Ce fut un honneur de manifester avec vous tous et toutes. L'État a montré son vrai visage répressif en fin de semaine mais l'opération policière est en train de tourner au fiasco en terme de relations publiques pour les forces de répression et c'est tant mieux. Que nous ayons été à Toronto ou pas, nous sommes des milliers à être révoltés par ce que nous avons vu. Ne faisons pas l'erreur de croire que c'est terminé. Nous ne devons pas oublier nos camarades qui sont encore en prison en Ontario. C'est pourquoi nous appelons à joindre massivement la manifestation en solidarité avec les victimes de la répression politique lors du Sommet du G20 appelée par la CLAC-2010. Rendez-vous au Carré Saint-Louis, métro Sherbrooke, à midi, le 1er juillet.

Secrétariat externe
Union communiste libertaire
30 juin 2010