dimanche 4 août 2019

UCL

Nouvelle organisation, nouveau blog


Le blog d'AL Marseille, c'est fini. Cet article est le dernier, le 334 ème depuis le premier publié en juin 2010. Il laisse la place au blog de l'UCL Marseille. Nouvelle organisation, nouveau blog.

C'est l'occasion d'enfin mettre en pratique nos convictions libristes. Blogger est une des multiples tentacules de la pieuvre Google, une de ces multinationales capitalistes qui contrôlent nos vies numériques, nous surveillent, marchandisent nos données.

Pour aller vers notre indépendance numériques, nous avons adopté Framasite. C'est une des alternatives libres proposée par Framasoft dans le cadre de sa campagne Dégooglisons internet.

Pour autant ce blog ne va pas disparaître de la toile, il reste en ligne comme archives de 9 ans de militantisme d'Alternative Libertaire Marseille.

La lutte continue ! Maintenant c'est ici que cela se passe : https://ucl-marseille.frama.site/

UCL Marseille

mercredi 31 juillet 2019

Grève

NH Collection Marseille, Ibis Batignolles… 

« J’ai mal au dos ! Il faut payer ! »



Depuis plusieurs années, les grèves se multiplient dans le secteur du nettoyage, où l’exploitation se conjugue aux oppressions sexistes et racistes, particulièrement dans l’hôtellerie. Deux grèves aujourd’hui en témoignent : celles des femmes de chambre du NH Collection à Marseille et de l’hôtel Ibis de Batignolles. l’Union communiste libertaire (UCL) apporte tout son soutien aux grévistes et à leurs syndicats.

Ces luttes sont menées avec une grande détermination par des grévistes qui subissent des conditions de travail très dures. Au NH Collection de Marseille depuis le 11 avril, à l’Ibis Batignolles depuis le 17 juillet.

À l’exploitation sans vergogne des sous-traitants du nettoyage s’ajoutent le mépris quotidien des donneurs d’ordre et la violence des petits chefs.

À la précarité, aux salaires de misère, aux heures de travail volées par les patrons, s’ajoutent les discriminations et les oppressions, racistes et sexistes, que subissent les femmes de chambre.

La grève en cours à l’Ibis Batignolles a révélé qu’une femme de chambre avait été violée par l’ancien directeur de l’hôtel en 2017. Dans toutes ces grèves, la preuve est systématiquement apportée que le régime de sous-traitance est associé au harcèlement et à la terreur. C’est tout un système qu’il faut abattre et c’est ce qu’exigent les grèves à répétition dans ce secteur.

Car ces femmes relèvent la tête et répondent par la colère et par la grève. Quand elles arrêtent de faire le ménage, l’hôtel perd de son « prestige » !

Leur courage, leur volonté, leur ténacité forcent le respect. Il faut aussi saluer l’important travail d’organisation de leurs syndicats, ici la CGT HPE et la CNT-SO. On peut, on doit lutter et ne jamais se résigner !

L’Union communiste libertaire (UCL), ses militant·es, apportent tout leur soutien aux grévistes et à leurs syndicats et appellent à populariser leurs luttes ainsi qu’à soutenir leurs caisses de grève.
Union communiste libertaire (UCL), le 30 juillet 2019



mercredi 24 juillet 2019

Palestine

Israël-Palestine : 

Un modèle de domination qui nous menace toutes et tous



Dans un contexte mondial favorable aux soudards, Netanyahou a plus que jamais les coudées franches pour mener à bien sa politique extrémiste. Donald Trump est son plus fidèle soutien avec un projet « d’accord du siècle » qui dénierai la légitimité de toutes les revendications palestiniennes avec la bénédiction de l’Arabie saoudite.

Vous seriez Nétanyahou, vous changeriez ? Non, bien sûr, puisque, quoique fasse Israël, cet État voyou n’est jamais puni. Ses méthodes de mépris absolu pour ce qu’on appelle le « droit international » ou « les droits de l’homme » ont déteint. Trump, Mohammed ben Salmane, Bolsonaro, Al-Sissi, Orban, Duterte, Modi… Netanyahou est loin ­d’être isolé.

C’est Trump qui, dès le début de son mandat, a fait bouger les lignes. Le vice-président états-unien, Mike Pence, est un « chrétien sioniste ». Ces évangélistes intégristes et antisémites ont joué un rôle majeur dans le financement de la colonisation. Leur programme est d’une simplicité « biblique » : faire revenir tous les Juifs en Terre Sainte, chasser le « mal », Armaggeddon (c’est-à-dire les Arabes), pour hâter le retour du Christ. Puis ces Juifs devront se convertir à la vraie foi sous peine de disparition.

En installant l’ambassade états-unienne à Jérusalem, Trump espérait que son initiative ferait tache d’huile. Cela n’a pas marché. Même Bolsonaro s’est rendu compte au dernier moment qu’il risquait de mettre en péril les exportations brésiliennes.

Trump, dans la foulée, a reconnu l’annexion du Golan. Ce territoire syrien a été conquis en 1967 alors que les travaillistes étaient au pouvoir, puis annexé par un vote quasi unanime. Trump compte à présent proposer le « deal du siècle » : l’annexion de toutes les colonies, la disparition du statut de réfugié, un pourboire pour accepter la capitulation et un déluge de feu en cas de refus.

Le camp pro-impérialiste du monde arabe, représenté par l’Arabie saoudite, les autres monarchies du golfe, l’Égypte et le Maroc, n’a plus aucune pudeur à afficher sa complicité avec Israël. MBS, le prince héritier et vice-Premier ministre saoudien ne se contente plus de découper ses opposants à la scie ou de mener une politique génocidaire au Yémen. Il demande ouvertement aux Palestiniennes et Palestiniens de capituler et cherche à entraîner tout le monde sunnite dans sa croisade contre l’Iran. Autre soudard du monde arabe, le dictateur égyptien Al-Sissi participe efficacement au blocus de Gaza.

La fascisation d’Israël

Il y a les alliés mais aussi les complices. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a enterré le rapport de Richard Falk et Virginia Tilley qui concluait qu’Israël est un État d’apartheid. La diplomatie française a pondu un seul communiqué dans la période récente en reprochant au Hamas d’envoyer des roquettes sur la population d’Israël ! L’Union européenne se tait quand le gouvernement israélien annonce qu’il va revendre aux enchères du matériel payé par l’Europe, donné aux Palestiniens et confisqué par Israël. En Allemagne le Bundestag a voté à une écrasante majorité un texte criminalisant la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions en l’assimilant à de l’antisémitisme.

« En Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts » [1] écrit l’historien israélien Zeev Sternhell, qui n’a pourtant pas rompu avec le sionisme.

Il ne faut pas s’étonner d’une proximité très ancienne. Depuis 1977, avec de courtes interruptions, c’est le courant « révisionniste » du sionisme, fondé il y a un siècle par Jabotinsky, qui est au pouvoir. Jabotinsky a été un soutien du pogromiste Petlioura pendant la Révolution russe puis un admirateur de Mussolini. Ses successeurs, comme Yitzhak Shamir ont fait des offres de collaboration avec les nazis, dans le cadre de la lutte contre les Britanniques en Palestine, au moment de l’extermination des Juifs en Europe [2].

Aujourd’hui, les prédicateurs antisémites états-uniens Robert Jeffress et John Hagee, sont invités à Jérusalem pour inaugurer la nouvelle ambassade. Le ban et l’arrière-ban de l’extrême droite européenne, y compris le vice-chancelier d’Autriche jusqu’en mai dernier, Heinz-Christian Strache, issu de la mouvance néo-nazie, multiplient les visites en Israël. Bolsonaro vient dans le pays expliquer que les nazis étaient de gauche et qu’il faut pardonner l’holocauste. Nétanyahou appuie fortement Orban qui réhabilite en Hongrie le régime de l’amiral Horthy qui a contribué à l’extermination des Juifs hongrois.

Sur le plan intérieur, dans la société juive israélienne, l’allégeance est devenue obligatoire. Les partisans du boycott sont criminalisés, les associations de défense des droits de l’homme sont sommées de dévoiler leurs financements. Contre les Palestiniennes et Palestiniens, il n’y a plus aucune retenue. Les auteurs – soldats ou colons – d’assassinats de civils ne sont pas poursuivis. Israël est devenu le laboratoire mondial de l’enfermement et de la surveillance des populations jugées dangereuses. Ce pays dont l’économie est celle d’une start-up technologique, est devenu le leader mondial de ces technologies de pointe et des armes les plus perfectionnées, avec comme argument le fait qu’elles ont été expérimentées contre la Palestine. Les appareils répressifs du monde entier utilisent son matériel et s’inspirent de son efficacité.

Les élections israéliennes d’avril 2019 ont montré que les barrières morales se sont écroulées. L’électorat approuve de façon nette l’occupation, l’apartheid et le suprémacisme. Le principal opposant de Nétanyahou, le général Ganz, auteur de crimes de guerre à Gaza en 2014, a promis de ramener ce territoire à l’âge de pierre. Quant à la « gauche sioniste », compromise dans tous les crimes contre les Palestiniens, elle n’existe plus.

La Palestine plie mais ne rompt pas

Les fascistes sont divisés. Entre les religieux qui veulent des tests ADN pour vérifier la judéité des immigrantes et immigrants, et Lieberman qui veut imposer le service militaire à ces religieux, il n’y a plus d’accord possible et on revotera à l’automne prochain.

La propagande israélienne essaie de faire taire toute critique en instrumentalisant l’antisémitisme et le génocide nazi. Cette propagande fonctionne de moins en moins aux Etats-Unis, où la critique d’Israël se développe très fortement, y compris dans la communauté juive.

Les moments que vivent les Palestiniens sont terribles. Trump essaie d’asphyxier ­l’UNRWA [3]. La malnutrition s’ajoute aux pénuries d’eau et d’électricité. Les richissimes pays arabes ne font rien pour soulager la misère qui s’installe. Les deux gouvernements palestiniens rivaux ont un comportement assez honteux, réprimant toute opposition et privilégiant des intérêts partisans de partis sur toute autre considération.

Pourtant, les Palestiniens et Palestiniennes continuent de faire société et de croire en l’avenir en éduquant massivement leurs enfants. Ils refusent d’être des assistés et s’acharnent à essayer de produire.

Le soutien international et le BDS n’ont pas réussi à empêcher cette merde à paillettes qu’est le concours de l’Eurovision qui a eu lieu à Tel-Aviv. Mais le BDS aura quand même abouti à ce que cette tentative de blanchir l’apartheid échoue. Le nombre de visiteurs a été très inférieur à ce qui se passe habituellement et de très nombreux artistes dans le monde entier se sont ralliés au boycott culturel.

Quelques jours avant, Nétanyahou avait fait bombarder Gaza. Le fameux « dôme de fer » offert à Israël par le protecteur états-unien s’est avéré moins efficace que prévu et les roquettes palestiniennes ont infligé des pertes non négligeables à l’occupant.

Il dépend de nous que les Palestiniennes Palestiniens tiennent, le temps que le rapport de force évolue. Résistance non violente, résistance armée, la résistance est plus qu’un droit, c’est un devoir.

Pierre Stambul (ami d’AL)

[1] Tribune de Zeev Sternhell dans Le Monde du 18 février 2018.

[2] Pour plus de détails voir le livre de Pierre Stambul, La Nakba ne sera jamais légitime, Acratie, 2018.

[3] Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.

Alternative Libertaire n°296, juillet-août 2019

lundi 15 juillet 2019

Grève

3 mois de grève au NH Collection Marseille : 

continuons la solidarité active et financière !


Les femmes de chambre de l’hôtel NH Collection Marseille sont en grève depuis plus de trois mois et le conflit reste bloqué, malgré la médiation préfectorale, à cause des propositions méprisantes de la direction du sous-traitant ELIOR.
Face à ce blocage, nous nous adressons directement au groupe NH pour qu’il prenne ses responsabilités et dégage ELIOR !


3 mois d’un conflit devenu emblématique. Cette grève, la plus longue dans l’hôtellerie marseillaise, a déjà marqué les esprits et dépassé les frontières locales en étant au cœur d’un débat public sur les conditions de travail des « invisibles » de la propreté qui est remonté jusqu’au gouvernement.

3 mois de lutte déterminée pour la dignité et le respect face au mépris, aux conditions de travail et de rémunérations indignes imposés par le sous-traitant ELIOR et le donneur d’ordre NH Hotel group.

3 mois de lutte face à la répression orchestrée au service des intérêts privés ! Contrôles, évacuations policières, GAV, poursuites... tout l’arsenal répressif a été déployé pour tenter de les faire taire ! Plusieurs camarades sont encore convoqués au mois de juillet.

3 mois d’une solidarité exemplaire ! Les grévistes ont pu compter sur une large solidarité active sur le piquet et financière avec une caisse de grève qui a permis de couvrir les pertes de salaire depuis avril.

Pour aider la grève à tenir face à ces exploiteurs, nous appelons à poursuivre la campagne de don pour couvrir les salaires de l’été si besoin

  1. Caisse de grève en ligne : https://www.lepotcommun.fr/pot/mcvvrkn0
  2. ou chèque à l’ordre de CNT-SO (mention au dos « solidarité NH ») à retourner au 24/28 rue de l’Abbé Féraud 13005 Marseille
3 mois et la mobilisation continue sur la base des revendications : rappels et compensations pour les impayés sur salaire, augmentation des salaires et 13° mois, compensation des dimanche travaillés à 50%, organisation du travail respectueuse de la vie privée, changement de sous-traitant ou internalisation par le groupe NH !

Vous pouvez passer chaque matin sur le piquet de grève au 37 BD des Dames (Joliette, tram République/Dames), sauf le dimanche ou en cas d’action délocalisée (suivre les réseaux sociaux).

 

Contre l’exploitation et le mépris, seule la lutte paye !


CNT-SO Marseille, 12 juillet 2019


mardi 9 juillet 2019

Presse

AL numéro spécial de juillet-août 

est en kiosques !



Vous y trouverez, entre autres, le Manifeste de l’Union communiste libertaire (UCL), adopté début juin au congrès de l’Allier. En vingt chapitres y sont détaillés son projet de société, son analyse du capitalisme, de l’État, de la crise écologique, du patriarcat, du racisme, des impérialismes, sa stratégie révolutionnaire fondée sur les contre-pouvoirs et l’auto-organisation, son approche syndicaliste, sa conception de l’organisation libertaire et surtout – surtout ! – sa confiance dans l’inventivité du prolétariat.

Retrouvez également, dans le reste du journal :


Édito : Fusionner pour se dépasser

Pleins feux : L’union communiste libertaire (UCL) est née

  • Congrès communiste libertaire de l’allier : naissance d’une nouvelle fédération
  • Comment nous avons choisi Union communiste libertaire
Manifeste de l’UCL
  • Ce qu’elle veut, où elle va : 20 pages, 20 chapitres
International
  • Israël-Palestine : Un modèle de domination qui nous menace toutes et tous
  • Soudan : Les pétromonarchies téléguident la contre-révolution
Antipatriarcat
  • Violences sexistes : Pourquoi la justice épargne les notables
  • Contraception : L’inquiétant retour des méthodes naturelles
Politique
  • Privatisation d’ADP : pourquoi refuser la grande braderie macronienne
  • Appel de Christchurch : Comment sauver le soldat Zuckerberg
  • Média alternatif : « Rapports de force », le relais des mobilisations
  • Échos d’Afrique : L’Onu, c’est pas Robin des bois
Syndicalisme
Dans tous les bons kiosques !

Alternative Libertaire n°296, juillet août 2019

mercredi 19 juin 2019

Privatisation

Privatisation d’Aéroport de Paris : 

refuser le dépeçage capitaliste !



Le projet de vente du groupe Aéroports de Paris est de plus en plus contesté. La collecte des signatures pour l’organisation d’un référendum sur la question en est aujourd’hui un aspect important. Cette contestation doit être l’occasion de défendre l’ensemble des services publics et de mettre en cause le principe même de propriété des moyens de production et d’échange.

Aujourd’hui, ADP appartient à l’État et non à l’ensemble de la population. L’entreprise reste donc sous le contrôle des politiciens et des hauts fonctionnaires mais elle ne sert pas à engraisser les monopoles privés.

Nous le disons avec force : c’est à celles et ceux qui travaillent, à celles et ceux qui font tourner la société au quotidien, de décider des orientations dans la production des transports, de la grande industrie ou de la santé. La question qui est posée est bien celle de la socialisation et de l’autogestion des services publics. Les vendre au privé est aussi socialement désastreux qu’économiquement irrationnel. Mais nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes : les politiciens n’organiseront jamais de référendum pour ça.

Quant au processus référendaire récemment initié, il reste un simulacre de démocratie directe. Un nombre de 4,7 millions de signatures est requis : c’est colossal !
Le site internet servant à l’organisation n’est pas accessible au plus grand nombre et rend publique la liste des signataires… et le gouvernement n’est même pas tenu d’aller jusqu’au référendum à proprement parler.

Nous estimons cependant que nous pouvons nous saisir de ce moment pour lancer partout dans le pays un vaste débat public sur la destruction des services publics.
Parce qu’il ne s’agit pas seulement d’ADP : mais des écoles fermées, du rail ouvert à la concurrence, des autoroutes bradées aux monopoles capitalistes, et de tout ce que les patrons ont volé au travailleuses et aux travailleurs ces dernières décennies.

Pour l’Union communiste libertaire, que l’on souhaite prendre part à la collecte des signatures ou pas, l’essentiel est de se retrouver dans la lutte contre la privatisation d’ADP.

En ce sens, nous appelons chacune et chacun à s’impliquer dans les initiatives que pourra prendre le mouvement social et syndical pour la défense d’ADP.

Ce qui doit être au coeur du débat c’est bien la réappropriation sociale et l’autogestion des grands moyens de production et des services publics.

Luttons contre toutes les offensives du gouvernement. Contre le pillage capitaliste, organisons la résistance !

Union communiste libertaire, le 19 juin 2019